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La santé est-elle la limite de l’IA ?

Fin mai, j’ai eu l’opportunité d’assister à une conférence sur l’intelligence artificielle dans la santé à l’occasion de la Paris Healthcare Week. Cette conférence était passionnante, et en même temps déroutante. Les industriels sont prêts à passer un cap supplémentaire dans l’implémentation de l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé. Tous y voient un avenir prodigieux, mais tous s’accordent pour dire que cela transformera considérablement les rapports actuels entre professionnels de santé et patients, ou encore les professions de santé elles-mêmes.

Les professionnels présents lors de cette conférence sont d’accord sur le fait que l’intelligence artificielle, bien qu’elle soit déjà sur toutes les lèvres n’en est qu’à ses balbutiements. Depuis ses début, les sceptiques pensent que l’intelligence artificielle est une menace pour ce qu’on appelle la « spécificité humaine », qu’à tout vouloir automatiser on met en péril le rôle des hommes dans le fonctionnement de la Terre. Les plus optimistes diront que les avancées technologique d’aujourd’hui permettent au contraire d’exploiter plus de savoir que jamais auparavant. Y-a-t’il alors un intérêt à stopper le progrès technologique ?

Le secteur de la santé pose tout particulièrement question. En effet, si la santé est le théâtre des progrès scientifiques, des recherches qui permettront de soigner des maladies jusqu’ici incurables, de palier à des troubles jusqu’alors handicapant, d’anticiper, de répondre plus vite, avec moins de contrainte, à des maux humains qui ne cessent de se développer, l’intelligence artificielle, elle, semble controversée.

Comment faire confiance à des algorithmes lors de diagnostics ? Comment laisser un robot réaliser des chirurgies qui ont nécessité des décennies de perfectionnement ? Comment l’intelligence artificielle serait-elle la réponse aux problématiques non-résolues par les Hommes ? Comment placer le savoir dans la technologie? En effet ici intervient l’éthique. S’il a été prouvé qu’une intelligence artificielle faisait déjà des miracles dans le traitement du mélanome, les Hommes qui sont prêts à se faire soigner par une intelligence artificielle ne sont pas encore nombreux.

Pour autant, la santé est un secteur porteur, et très attractif pour les grands industriels technologiques, qui s’étaient jusqu’alors spécialisés dans des industries plus lourdes. C’est également une porte ouverte aux start-ups et aux projets qui tendent tous à révolutionner la manière dont les maladies sont traitées. Si l’on en écoute certains, le futur est dans l’anticipation, dans le prédictif et non plus le préventif.

L’intelligence artificielle se veut la meilleure amie de l’homme, en leur permettant de se concentrer sur ce qu’ils savent faire de mieux, et d’aller au delà de leurs compétences, de leur savoir. Mais si l’homme était le pire ennemi du développement de ces intelligences ?

Comme dans toute révolution, la clé sera dans l’apprentissage et dans l’éducation. Les phases de transition prennent du temps, parfois des générations. Aujourd’hui les technologies se développent très vite, alors est-ce que les hommes seront suffisamment matures rapidement pour en saisir le potentiel, les exploiter intelligemment et en faire des opportunités pour faire de la santé une science exacte ?

Ou est-ce que la technologie ira plus vite, pour dépasser les compétences et la compréhension humaine et devenir un danger ?

Seul l’avenir nous le dira, et l’avenir arrive de plus en plus vite…