Le Web 3, on en a beaucoup entendu parler en 2022 et puis, beaucoup moins ces derniers mois. Le secteur est pourtant loin d’être dormant et la sortie du casque Vision Pro d’Apple a recadré les projecteurs sur certains domaines d’application du secteur.
Le sujet est plus discret, certes, pour autant, les marques investissent massivement le métavers.
Vous êtes passés à côté du Web 3 ? Une piqûre de rappel est bienvenue ? Nous l’avons fait pour vous. Mise au point rapide :
La première utilisation du terme Web 3 remonte à 2014 et les deux applications les plus représentatives de cette troisième itération du web sont à ce jour le métavers et les NFT – acronyme de Non-Fungible Token, en français Jeton Non Fongible.
Les enjeux sont importants, le marché du métavers et des NFT pourrait représenter, selon les différentes estimations, entre 1 500 (Gartner) et 5 000 (McKinsey) milliards de dollars en 2030.
La popularité des NFT n’est plus à démontrer avec notamment le succès du récent évènement NFT Paris qui s’est tenu au grand palais éphémère avec plus de 18 000 visiteurs. Et, les NFT ont fait récemment leur entrée au Centre Pompidou qui vient de dévoiler sa première exposition dédiée et baptisée « NFT : Poétiques de l’immatériel, du certificat à la blockchain ».
Concrètement, fin 2022 et début 2023 : comment les marques utilisent le web 3 ?
Une des principales utilisations des NFT, c’est bien sûr le Crypto-art (les œuvres artistiques). Mais, il y a également cas d’utilisations comme des produits numériques et virtuels crée par des marques de sport et de luxe, dont Dolce & Gabbana, Tiffany, Gucci, Adidas ainsi que Nike avec notamment ses baskets virtuelles Cryptokicks en NFT.
Moins connu, le NFT est également utilisé pour délivrer un document juridique, par exemple le cabinet d’avocats américain Holland and Knight qui l’a utilisé pour délivrer une ordonnance d’interdiction temporaire de la Cour suprême de New York.
Le NFT est également pour proposer un historique non falsifiable au grand public, comme par exemple le constructeur Alfa Roméo, qui pour son récent SUV Tonale, utilise un NFT permettant aux particuliers de récolter les données de maintenance du véhicule sans trafic possible.
Cette technologie NFT est aussi utilisée pour des billets de spectacle comme les matchs de football ou les concerts. Pour son concert l’année dernière au Stade France, l’artiste Ed Sheeran a utilisé un nouveau système de ticket sous forme de NFT utilisant la technologie Blockchain et un QR code dynamique rendant les billets infalsifiables.
Concernant le métavers, on trouve deux approches avec un métavers centralisé ou bien décentralisé. Meta a choisi l’option centralisée avec son métavers Horizon Worlds.
L’autre option est le métavers décentralisé avec notamment celui proposé par The Sandbox et qui est toujours en cours de construction, il ne sera pas terminé avant 3 à 5 ans). C’est un univers déjà bien structuré, où de nombreuses marques, enseignes et célébrités possèdent déjà des “parcelles” virtuelles telles Axa, Carrefour et Casino, et d’autres comme Adidas, Gucci, le rappeur Snoop Dogg, Ubisoft et Warner Music, y vendent même des NFT. Et Leader Price y fait gagner des bons d’achat utilisables dans ses magasins physiques.
Le nombre de studios de création dans The Sandbox est passé de 10 à 230 sur les douze derniers mois d’après True Global Ventures, investisseur dans The Sandbox.
Il y a d’autres métavers décentralisés comme Decentraland mais qui a moins attiré les marques à ce jour.
Et demain, à quoi devons-nous nous attendre ?
Concernant Horizon World, après avoir investi plus de 36 milliards de dollars, le métavers ne semble plus être la priorité du groupe Meta qui a annoncé lors de ses derniers résultats annuels se concentrer désormais sur l’IA. En revanche, l’engouement pour The Sandbox devrait continuer à attirer des marques dans les prochains mois. Et les marques vont continuer à investir dans le métavers en attendant que celui se développe et soit mature.
De plus, le métavers devrait se développer dans le secteur industriel, Nvidia et Siemens ont annoncé un partenariat pour connecter la plateforme d’entreprise numérique Xcelerator de Siemens et la plateforme de collaboration et de conception 3D Omniverse de Nvidia. Cette connexion permettra de créer un métavers industriel utilisant les modèles numériques basés sur la physique de Siemens et l’IA en temps réel de Nvidia. De son côté, Microsoft, au travers de ses technologies de jumeaux numériques et de réalité augmentée, permet à ses clients de faire leurs prémices dans le métavers industriel.
Selon Gartner, d’ici 2027, les espaces de travail entièrement virtuels représenteront 30 % de la croissance des investissements des entreprises dans les technologies de métavers et réimagineront l’expérience du bureaux. Les espaces de travail virtuels augmentent la possibilité d’embaucher et de rassembler des employés indépendamment de leur situation géographique. Cela inclut également les employés qui ne peuvent ou ne veulent pas se joindre à des engagements en personne. Les espaces virtuels offrent une alternative aux solutions de voyage et de réunion, et finiront par perturber ces deux secteurs. Pour les entreprises à distance ou hybrides, les espaces de travail virtuels peuvent remplacer le bureau et devenir le centre de l’expérience numérique des employés. Le cabinet d’études prévoit aussi que d’ici 2026, 25 % des personnes passeront au moins une heure par jour dans un métavers pour le travail, les achats, l’éducation, les médias sociaux et/ou le divertissement.
Selon Forrester, les collaborateurs et les utilisateurs grand public expérimenteront le métavers comme une composante fonctionnelle – et non comme un produit. Microsoft ajoute des composants en maillage 3D dans Teams, pour permettre aux utilisateurs de parcourir des espaces virtuels 3D à l’aide d’avatars et de collaborer à des tableaux blancs numériques. Toujours d’après Forrester, en 2023, au moins trois des autres principaux éditeurs de services de collaboration (Google, Slack, Webex ou Zoom) ajouteront des fonctions de métavers 3D. Les marques délaisseront les NFT « cool » au profit de la fidélisation des clients. Selon Forrester, la majorité des adultes en ligne aux États-Unis (72%), au Royaume-Uni (75%) et en France (79%) n’ont jamais eu de NFT et n’envisagent pas de le faire.
Pour les NFT, l’explosion de la bulle des cryptomonnaies en juin 2022 a bien sûr pénalisé le secteur (une hausse de « seulement 0,4 % en valeur du marché sur douze mois, à 24,8 milliards de dollars, d’après le site référent DappRadar). Mais, ce dernier retrouve des couleurs avec un volume de transactions des NFT qui a augmenté de 38 % entre décembre et janvier, atteignant les 946 millions de dollars, selon les données du site spécialisé DappRadar. « Il s’agit du volume de transactions le plus élevé enregistré depuis juin 2022 », a précisé le site. Les ventes ont, elles aussi, augmenté de 42 %, s’élevant à 9,2 millions.
Les NFT n’ayant plus à faire leur preuve et les métavers décentralisés étant en développement croissant, ces technologies du Web 3 doivent désormais être pris en compte par les marques et les entreprises pour leur stratégie de communication corporate et digitale.
Article rédigé par Alexis Bletsas
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