Une des choses que l’on apprend dans nos métiers est de ne pas prendre pour argent comptant les informations transmises par les marques. Notre connaissance du marché, l’univers concurrentiel, les tendances de consommation, les besoins de l’audience sont autant d’assets qui nous permettent de confronter les points de vue. Faire preuve de sens critique en somme.
Exercer notre capacité à mettre en doute les informations reçues, les idées et les opinions pour les évaluer de manière objective et logique, voilà une partie de notre travail. Cela comprend la capacité de raisonner, faire preuve de jugement, réfléchir aux biais et préjugés, rechercher des preuves et les analyser pour arriver à une conclusion puis à une prise de décision. C’est ce qui nous distingue aujourd’hui de l’intelligence artificielle.
Car comme chacun sait, le traitement des données ne répond qu’aux algorithmes. L’intelligence artificielle en tant que telle n’a pas d’esprit critique. L’intelligence artificielle est un ensemble de technologies qui imitent certains comportements humains, mais n’a pas de capacité de raisonnement, n’a pas d’opinion. Elle peut être programmée (par les Hommes !) pour effectuer certaines tâches de manière autonome, pour traiter des données de manière efficace, mais elle ne peut pas remplacer la pensée humaine consciente et critique.
C’est bien pour cela, que l’ensemble du corps enseignant est vent debout sur l’utilisation du ChatGPT par les étudiants qui sont déjà conditionnés par des moteurs de recherche qui n’obéissent qu’aux stratégie SEA. En effet, et c’est inquiétant, certains étudiants n’ont qu’une seule et unique lecture, se fient au premier résultat qui sort en première réponse de leur requête.
Or les données peuvent introduire des biais dans les résultats d’un système d’intelligence artificielle à plusieurs niveaux. Dans la collecte des données par exemple, si une base de données d’images de visages utilisée pour entraîner un système de reconnaissance faciale ne contient pas assez de représentants de certains groupes ethniques, cela peut entraîner des erreurs dans la représentativité de ces personnes. C’est également le cas dans le traitement de données, les algorithmes d’IA peuvent également introduire des biais en fonction de la façon dont ils traitent les données. Par exemple, un algorithme de prédiction de salaire peut introduire un biais de genre s’il n’a pas pris en compte les différences salariales entre hommes et femmes. Enfin, sur l’interprétation de la data, un chercheur peut avoir des préjugés qui influencent sa façon d’interpréter les résultats d’une analyse de données.
Comment développer notre sens critique à l’ère de la Tech native ?
Il est possible d’utiliser certaines technologies pour nourrir sa propre réflexion. Les limites de ChatGPT peuvent être atténuées en croisant les résultats, issus de méthodes alternatives ou de plusieurs outils d’intelligence artificielle. Les réseaux sociaux peuvent être utilisés à bon escient pour obtenir différentes perspectives et discuter de sujets avec des personnes ayant des opinions différentes, ce qui peut renforcer l’esprit critique en encourageant la réflexion sur les différences d’opinion. Discord par exemple, est un très bon réseau qui favorise l’échange au sein d’une communauté et la discussion autour de thème précis.
Les plateformes de formation en ligne telles que EDX peuvent offrir des cours et des programmes sur des sujets variés, ce qui peut aider les utilisateurs à développer leur esprit critique en explorant de nouveaux sujets et en formant leur jugement. Par ailleurs, les applications de vérification des faits comme Factuel en France, peuvent aider les utilisateurs à évaluer la crédibilité de l’information en vérifiant les sources et en fournissant des informations factuelles sur les sujets discutés.
Enfin, les agrégateurs de nouvelles comme Flipboard offrent la possibilité de rassembler des sources d’information provenant de différents médias, ce qui peut aider à avoir une vision plus large d’un sujet et à éviter les biais d’un seul média.
Nous sommes naturellement dans une complémentarité. Neil deGrasse Tyson, astrophysicien, écrivain, vulgarisateur scientifique et communicateur américain dit « Nous ne devrions pas avoir peur de l’intelligence artificielle, mais plutôt de l’absence d’intelligence humaine ». Cette citation résume bien la pensée de ce blog post, l’idée que l’intelligence artificielle peut être un outil utile, mais que les êtres humains doivent toujours garder un rôle central dans la prise de décision et l’utilisation de la technologie. L’IA ne peut pas remplacer complètement l’intelligence humaine et doit être utilisée avec prudence et discernement.
Article écrit par Priscilia Fartoukh
