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L’impact de la crise sanitaire sur les évènements tech : l’exemple du CES

Hotwire

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Le salon CES, le plus grand et le plus ancien des évènements tech a fermé ses portes il y a quelques jours. C’est l’occasion de faire le point sur l’impact du Covid-19 sur l’évènementiel Tech.

Après un CES entièrement virtuel l’année dernière et qui n’a pas transcendé les internautes, cette édition 2022, en présentiel, était très attendue. Mais le variant Omicron a en a décidé autrement et avec son apparition quelques semaines avant l’ouverture du salon, de très nombreux exposants, et pas des moindres, ont annulé leur présence, notamment Google, IBM, Intel, AMD, Lenovo, La Poste, Panasonic et Mercedes.

Tu viens ou tu ne viens pas ?

Du côté des médias et des influenceurs, si une grande majorité d’entre eux avaient décidé de ne pas y aller, certains avaient tout de même choisi d’y assister car ils ne pouvaient pas passer à côté de cette édition qui s’annonçait totalement inédite en raison justement du contexte sanitaire et face aux défections des exposants.

En 2020, le CES avait compté pas moins de 4 500 exposants, contre 2 300 exposants cette année dont 400 français. À noter, la France était la deuxième délégation la plus représentée après les Américains. En 2022, 40 000 visiteurs ont fait le déplacement contre 170 000 en 2020, ce qui représente une baisse de fréquentation de 76%.

Quelle stratégie de communication pour gérer l’absence ?

Avec l’absence de nombreux exposants, certains halls étaient vides :

évènements tech : CES 2022

A l’emplacement du stand LG, la marque coréenne avait disposé des cubes en bois avec des QR codes permettant de voir des objets en VR. L’idée a été plus ou moins appréciée par les visiteurs :

Ce « stand » LG quasi vide a en effet été l’une des images les plus diffusées du salon. Ce n’est sans doute pas le type de retours sur investissement qu’escomptait la marque. On peut s’interroger sur la meilleure manière de briller par l’absence… Peut-être aurait-il mieux valu ne rien faire et laisser l’emplacement vide, comme l’ont fait d’autres marques ?

S’il est tout à fait compréhensible que des exposants aient choisi finalement de ne pas être présents, on peut regretter les changements de dernière minute qui ont impacté les journalistes et influenceurs venus tout spécialement du monde entier.

Avec la baisse de fréquentation (-76%) de cette édition, le bon côté est qu’il n’y avait pas la queue pour visiter les stands. Et au lieu de mettre 1h pour arriver et rentrer dans le salon comme les années précédentes, 5 min étaient suffisantes cette année.

Il en ressort et c’est le plus important, d’après plusieurs médias et selon les premiers échos du salon, que les exposants présents n’ont pas regretté leur déplacement. En effet, même si la fréquentation était moindre, le public était plus ciblé, plus averti et les discussions plus poussées (Cf. Forbes). La qualité a clairement primé sur la quantité.

Quels retours d’expériences côté influenceurs, media et marques ?

A noter que la résilience des Français était de bon augure pour leur image : de très nombreux exposants français étaient présents avec l’habituel soutien de la French Tech. Et de nombreux médias français, avec notamment les émissions en direct pour BFM, animées par François Sorel et Jérôme Colombain, journalistes expérimentés du CES. Ces derniers ont été remerciés par Gary Shapiro le CEO du CES, pour leur couverture alors que les grand médias américains habituellement présents (CNN, ABC, NBC, Engadget, CNET,…) étaient absents. « L’équipe de BFM TV / 01 TV était le seul média européen présent au CES à faire du broadcast. Et avec le peu de de médias présents, nous avons eu 50% d’audience de plus que les autres années ! » nous a confié François Sorel.

Quant à Aurélien Granet, qui gère la chaîne Youtube Monsieur GRrr, il nous a déclaré : « j’ai hésité à aller au CES craignant de ne pas avoir de contenu pour ma communauté. Mais après validation auprès de différents exposants qu’il y aurait des nouveautés à voir, j’ai décidé d’y aller et je ne le regrette pas ! Ce fût un CES très intéressant avec moins de files d’attente pour les stands et moins de bouchons dans les rues de Vegas pour aller d’un lieu d’exposition du salon à un autre. » Un bon exemple de communication tech efficace pour les marques concernées qui ont pu profiter d’une visibilité de ce média important.

Finalement, pour les entreprises qui avaient prévu d’exposer au CES mais ayant choisi de ne pas y aller, il était absolument nécessaire de l’annoncer pour prévenir les visiteurs et plus particulièrement les médias, afin d’éviter une mauvaise surprise et une déception pouvant être source de badbuzz. Aussi, il était préférable d’avoir un emplacement vide plutôt que de faire un « pseudo » stand avec des QR codes ou autre simili qui n’ont pas été très bien accueillis.

Pour les exposants présents, le pari s’est avéré gagnant, car ils ont pu communiquer avec et auprès d’un public de qualité, d’après les premiers retours. C’était également une opportunité d’avoir une couverture médias plus importante de par le nombre réduit d’exposants. Et pour les quelques médias français ayant fait le déplacement, c’était plus de visibilité assurée de par la rareté des médias français et américains.

En cette période de crise sanitaire, et alors que nous savons combien il est difficile d’anticiper la situation des prochains mois, il est primordial que la communication évènementielle soit développée dans le cadre de la stratégie de communication de la marque, et que toutes les options soient anticipées : présence physique, hybride, annulation, etc.