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Métavers : et si on se faisait fausse route ?

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Métavers par ci, métavers par là. Le métavers est sur toutes les bouches, et dans toutes les oreilles. Surtout si vous avez déambulé, ne serait-ce que cinq minutes, entre les stands de Viva Technologies

Il faut dire que les marques l’ont maintenant toutes comprise : le digital évolue à une vitesse folle. Et les leaders de demain seront ceux qui auront investi en premier. Mais investi sur quoi ? Sur la prochaine innovation majeure.  

Après le web, le web 2 dit social, voici arriver le web 3, sorte de laboratoire où se rencontrent réel et virtuel, pour ne plus faire qu’un. Une promesse pour le moins alléchante pour tout aficionado de technologie. 

Le métavers est partout 

Après les annonces du groupe Meta, le message était passé : la prochaine innovation, ce sera le métavers. Et les marques ne s’y sont pas trompées… 

Pour ne prendre que quelques exemples, on pourrait citer GAP, qui après avoir lancé sa collection de NFT, a annoncé commencer à développer son commerce sur Roblox. Même logique pour American Eagle Outfitters qui avait lancé « Members Always » avec des extensions métaverses sur Roblox. Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres

Les marques sont maintenant nombreuses à s’intéresser au métavers, spécialement dans les secteurs de la mode, du luxe et naturellement du gaming. Pour cause, le mot est devenu une réelle tendance avec 22 078 abonnés sur LinkedIn et des recherches en explosion sur Google.

Qu’en pensent les consommateurs ?

Pourtant, lorsque l’on s’intéresse à l’intérêt réel des consommateurs finaux pour le métavers, les résultats sont pour le moins… différents.

En effet, selon une étude menée par Censuswide pour Productsup, les consommateurs ne sont pas totalement fermés au métavers, mais seraient d’abord intéressés par un modèle plus hybride. Ainsi, 44% des personnes interrogées aimeraient par exemple qu’un achat dans le métavers soit accompagné d’un produit physique en avant-première.

Mais finalement, quoi de plus logique ? Autant transformer nos modèles de façon douce, surtout pour le grand public.

A contrario, les early adopters et autres geeks doivent raffoler de Métavers et autres NFT associés, non ?

Eh bien, même pas. Pour tout joueur qui se respecte, le métavers tel que présenté communément n’est aucunement un concept novateur. Non seulement les univers et sociétés virtuelles existent depuis bien longtemps sur Second Life ou encore World of Warcraft, mais surtout leurs économies ont déjà été mélangées à la nôtre, et ce sans attendre l’arrivée des NFT.

Et pour en revenir aux NFT, ils ne sont pas forcément la bienvenue dans l’univers du gaming.

Pour ne prendre que quelques exemples, nous pourrions citer le studio de jeu-vidéo ukrainien, GSC Game World, qui a bien essayé d’introduire dans son jeu Stalker, ces fameux NFT. Suite à de nombreuses plaintes de sa communauté sur Twitter et Reddit, le studio a finalement annulé son projet.

Même histoire pour les studios Français, puisque le géant Ubisoft qui a sorti en 2019 son jeu Ghost Recon Breakpoint souhaitait être le premier à proposer des cosmétiques à acheter en NFT via une crypto monnaie. La réaction ? Sur sa vidéo de présentation, le studio a reçu 31 000 dislikes contre 1 200 likes.

D’où viendrait ce « rejet » du métavers ?

La réponse est évidemment multiple. Mais concentrons-nous sur trois des éléments les plus évidents : l’équipement, un sentiment de sur-financiarisation et un système encore jugé trop opaque.

Le premier élément, le plus évident, est – du moins à court terme – le fait que le métavers nécessite un matériel encore peu adapté à tous les publics. Pour cause, pour accéder à un métavers, il faut posséder un matériel précis. Or voilà, tous les ménages ne sont pas encore équipés d’un casque VR d’une valeur de 500€ environ. Et pour ceux qui le sont, l’envie de cacher son visage dans un casque lourd et encombrant pour finalement découvrir un univers, parfois vide, aux graphismes rappelant ceux de nos PlayStation 2, peut se faire rare.

Et tout ça pour quoi ? Pour découvrir des marques et les dernières publicités que vous auriez pu, par hasard, rater sur Facebook, Instagram, TikTok ou encore YouTube ?

Le second élément parmi les plus bloquants à l’expansion du métavers : associé aux NFT, le métavers donne l’impression que l’on financiarise encore plus un matériel qui, de base, n’a pas forcément vocation de l’être. Alors que le métavers se veut intimement lié au gaming, ce dernier est né de la volonté d’homo ludens de prendre ses distances avec homo faber, et donc par extension, de prendre ses distances avec toute forme de logique pécuniaire.

L’industrie du gaming est une industrie et ses entreprises doivent faire des profits pour continuer à se développer, c’est un fait. Mais le produit culturel en tant que tel a lui été conçu, dans sa consommation, pour divertir et non pour des raisons de finance. Pourtant, l’arrivée des NFT permettant de justifier la propriété d’un item de cosmétique lié à son personnage, n’attire pas. Pour la simple raison que sa proposition s’inscrit en faux par rapport à la promesse initiale : jouer. Or, on joue pour d’autre raison que pour gagner de l’argent (du moins la majorité des joueurs).

Enfin, le dernier point que l’on peut identifier comme frein au développement du métavers, c’est le flou qui s’opère autour même du concept.

Disons les choses, experts ou non, le métavers n’est pas clair. Et la raison est simple : alors que le groupe Facebook annonce son changement de nom pour Meta, annonçant ainsi l’arrivée de son Métavers, l’impact est immédiat. Toute une flopée de startups et autres PME y voient une opportunité de business et disent développer des univers de métavers.

Et c’est précisément là que le bât blesse : le plus souvent, ces expériences ne sont en réalité « que » des expériences de simple VR (réalité virtuelle).

Mais oui, après tout, c’est quoi le métavers ? Un univers virtuel ? Un univers disponible en VR ? Des milliers de solutions proposent déjà ça.

Pourtant, la promesse portée par Meta est sensiblement différente. Il ne s’agit pas de créer un univers virtuel mais bien un réseau social augmenté grâce à la VR, de mélanger le virtuel au réel. La nuance est mince mais a toutefois une importance cruciale.

La notion même de « social » permet de distinguer l’expérience VR et l’expérience réelle de métavers dans laquelle tout un chacun peut dépasser le réel grâce au virtuel.

Le vrai métavers ne serait-il finalement pas un réseau social qui s’affranchirait de limites inhérentes au web 2 ?

Un avenir différent pour le métavers

Vous avez envie de découvrir le métavers maintenant ?

Peut-être plus… Pourtant, les possibilités sont infinies et réellement positives. Et si on me posait la question « le métavers est-il l’avenir du social media ? », ma réponse se ferait par la positive.

Pour autant, la voie empruntée jusque-là n’est pas toujours la bonne. Reconcentrons-nous sur ce qui compte le plus : ses futurs utilisateurs ! C’est en créant du divertissement, du plaisir, de la valeur ajoutée que l’on pourra créer du business, un business sain. Alors, arrêtons de réfléchir à la nouvelle manière dont nous pourrions profiter des NFT pour vendre plus de pixels à prix d’or et remettons l’utilisateur, le joueur, au centre de nos attentions.

Comment rendre nos expériences de métavers plus intéressantes ? Comment profitez de ces nouveaux horizons pour créer quelque chose de nouveau ?

Ce sont ces questions que l’on doit se poser.

Article rédigé par Hadrien Jacobée Boisbouvier

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